BODHIDARMA ET LES ORIGINES DU KARATÉ

Funakoshi fait remonter l'origine du Karaté au temple de Shaolin en Chine au VIe siècle, avec des pistes de réflexions sur un courant boudhique.

 

Dans son livre La voie du karaté (Editons Seuil, 1979), Kenji Tokitsu a repris cette attribution.

 

Mais après une recherche historique plus approfondie, il semble que l'existence même de Bodhidharma (celui qui aurait introduit un art martial en Chine au temple de Shaolin) est incertaine. Nous pouvons penser que Funakoshi a retranscrit une légende qu'il avait lui-même entendue à Okinawa sans avoir, à cette époque, le moyen de chercher plus loin. L'histoire est quand même digne d'intérêt, et mérite d'être présentée.

Quelques rares éléments d'information disséminés dans les anciennes traditions littéraires et artistiques de la Chine et de l'Inde nous laissent croire cependant, que le début du développement des arts martiaux dans ces civilisations se situerait entre le 5e siècle avant J.C, époque ou la Chine commençait à fabriquer des sabres en grand nombre, et le 3e siècle après J.C, date à laquelle sont transcrits pour la première fois les exercices fondamentaux des arts martiaux.

 

Lorsque les arts martiaux primitifs arrivèrent en Extrême-Orient, ils y prirent racine et se diversifièrent graduellement en un certain nombre de disciplines. Malheureusement, nous ne savons presque rien de cette première période qui se perd dans le mythe et la légende. Les documents ou objets sont fort rares au début de l'histoire des arts martiaux.

 

En fait de nombreux maîtres pensent aujourd'hui que leur art a vu le jour en Chine au début du VIe siècle de notre ère.

Selon la légende, Bodaï Darouma (Bodhidharma, 460-534), fondateur du Bouddhisme Zen, dans les Indes de l'Ouest, aurait un importance primordiale dans la longue histoire des arts martiaux d' Extrême Orient. Après un tumultueux voyage qui le conduisit des Indes lointaines jusqu'aux confins de la Chine, il fut invité à s'installer au monastère de Shaolin, sur le piedmont Ouest des Songshan au pied de la chaîne montagneuse du Shaoshih durant la dynastie Wei, vers l'an 520.

 

Voyant les moines manquer de vigueur à cause de trop longues séances de méditation, il conclut que la recherche du satori (illumination) par le Zen ne devait pas se faire au détriment du corps, mais plutôt par l'union corps esprit, et il aurait mis au point des exercices de développement musculaire.

 

Il laissa sa doctrine à Hui Ke, considéré comme le deuxième patriarche du Bouddhisme chinois au monastère de Shaolin.

Dans l'un de ses écrits, l'Ekkinkyo (Ekkin : "renforcer le corps" et Kyo : "livre écrit"), il développa un principe élémentaire d'entraînement physique progressif permettant d'exercer force et endurance pour supporter la rude exigence de cette discipline.

 

Cette méthode d’entraînement, basée sur la respiration en yoga et sur des techniques de combats à poings nus qui prit naissance au monastère de Shaolin, influencé par les moines du temple, évolua très rapidement vers des méthodes de combat non armé : le Kempo de style Shaolin, et inspira bientôt bon nombre d'écoles qui contribuèrent à parfaire les techniques et répandre l'enseignement au delà des frontières chinoises.

Ce traité sur l'assouplissement des muscles et des tendons élaboré par le moine Bodhidharma est encore pratiquée de nos jours, 1500 ans après sa création, notamment par les religieuses du monastère Shaolin.

 

Le point essentiel de cette gymnastique, le Yi jin jing, est un accord harmonieux des lois naturelles Yin (négatives) et Yang (positives). Ainsi, sont coordonnées par l'exécution de différents exercices, l'esprit, la respiration et l'énergie, ce qui résulte en une amélioration de la circulation et renforce les fonctions des organes internes. En même temps, les articulations et les muscles sont détendus. Bodhidharma mourut aux environs de 534 et fut enterré dans la montagne Xiong.

Cinq monastères ont porté le nom de Shaolin. Un deuxième est localisé sur la côte de la mer de Chine, dans la province de Fujian, au Sud. Détruit en 1768, par l'empereur Yongzheng, le monastère de Dongchan fut reconstruit sur ses ruines.

 

Ce furent vraisemblablement les techniques enseignées dans ce Shaolin du Sud qui influencèrent le plus le Tode d'Okinawa, aussi appelé Okinawa te.


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