LE TIGRE DU KARATÉ SHOTOKAN

Dans la culture asiatique, le tigre représente une des deux grandes forces de l'univers, l'autre étant le dragon.

 

Le tigre a le pouvoir de commander le vent, et le vent est son compagnon constant. Le tigre est aussi un symbole chinois traditionnel qui signifie que le tigre ne dort jamais. Présenté par le Bouddhisme, le tigre représente la force, la noblesse, et le courage.

 

Le Tora No Maki, ou le tigre Shotokan, est devenu le symbole du karaté Shotokan tel que pratiqué en dehors de la JKA.

Maître Ohshima est bien connu pour suivre les directives de Karate-Do Kyohan à la lettre, comme si c'était la "bible" Shotokan.

C'est d'ailleurs lui qui a traduit ce livre en anglais. Lors du All-Japan Sandan Promotional en 1952, Maître Funakoshi a personnellement attribué à Ohshima son grade Sandan (ceinture noire de troisième niveau), tout en l'honorant du plus haut pointage des participants présents.

 

En outre en 1952 il est devenu le capitaine du club de karaté de l'Université de Waseda. En 1957, Ohshima a également reçu son grade Godan (ceinture noire de cinquième niveau) par Maître Funakoshi, le rang le plus élevé attribué par Funakoshi.

TORA NO MAKI

 

Le dessin avec le tigre à l'intérieur du cercle est nommé le Tora no maki, le "rouleau de tigre".

 

Dans la tradition japonaise, le Tora no maki est le document écrit officiel d'un art où d'un système, qui est utilisé comme étant la source de référence pour cet art. Les Japonais n'ont pas créés les livres reliés comme nous employons en occident. Au lieu de cela, ils écrivaient leurs documents sur des longs rouleaux de papier, tout comme le faisaient nos ancêtres, il y a des centaines d'années.

 

Le tigre a été peint par Hoan Kosugi, ami et étudiant de Gichin Funakoshi, artiste japonais réputé et président du Tabata Popular Club. Il a fait ce dessin au pinceau  spécifiquement pour illustrer la page couverture du livre de Funakoshi Karate-Do Kyohan, publié en 1935.

Le kanji en haut à droite, près de la queue, fait partie de la signature de l'artiste.

 

Kosugi est également celui qui a convaincu Funakoshi d'écrire un livre sur le karaté, Ryukyu Kempo Tode en 1922. Puisque aucun livre sur le karaté n'avait été écrit à ce moment là, Kosugi a dit à Funakoshi que son livre serait le Tora No Maki du karate. L'influence de Kosugi a été aussi importante que celle de Jigoro Kano, le fondateur du Judo, afin de persuader Funakoshi de demeurer au Japon pour transmettre ses connaissances.

 

Kosugi a illustré avec des schémas le premier livre de Funakoshi, Ryukyu Kempo Tode.

Mais Kosugi, même si il était alors un étudiant de Funakoshi, avait eu une expérience très limitée du karaté, et ses schémas simples ne pouvaient pas vraiment exprimer les qualités physiques de l'art. Dans la version révisée du livre en 1925, Rentan Goshin Tode-jutsu, Funakoshi a posé pour toutes les photographies, et cela nous donne une image très claire de son art à ce moment-là que nous pourrions qualifier de style Shorin-Ryu d'Okinawa.

Voici une anecdote racontée en 1930 par Kosugi : "Lors de mon passage à Shanghaï, il y a plusieurs années de cela, j'ai assisté avec trois de mes amis, à une démonstration d'arts martiaux de Shaolin.

 

Le temple de Shaolin était l'endroit où Bodhidharma, le fondateur du Zen, a enseigné. Plus tard, il est devenu célèbre plus pour sa contribution aux arts martiaux que pour le Zen. On dit que la plupart des arts martiaux chinois proviennent de ce temple de Shaolin. Il y a beaucoup de styles d'arts martiaux, y compris ceux qui utilisent des lances, des bâtons, des épées et autres armes.

 

Cependant, les méthodes de poing sont vraiment les plus captivantes. Mes amis, en voyant la démonstration des formes de Quan-fa, s'exclamèrent et trouvèrent qu'elles étaient mystérieuses et intéressantes. Sur le chemin du retour, nous nous sommes arrêtés à un restaurant pour le dîner.

 

Me sentant un peu ivre, je me suis alors levé pour dire : "je vais vous montrer quelque chose" et je fis la démonstration d'un kata

 

Mes amis, étonnés, dirent "nous ne savions pas que vous aviez une si bonne mémoire !" Bien que mon exécution n'ait pas été très habile, ils m'ont félicité en disant que le kata était semblable à celui dont ils avaient été témoin plus tôt. À ce moment, je leur dit la vérité : "C'est le seul kata que j'ai jamais appris de mon professeur de karaté de Ryukyu, Gichin Funakoshi. Ce kata s'appelle Kushanku. "


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